Méditation de l’Avent : Elle est là, toujours accessible (3/4)
Elle me fait oublier le temps, ou justement trouver le temps trop long. Elle rend impatient et parfois si patient. Elle s’illumine à l’idée de se retrouver quelques jours chez soi, seul, en famille, loin de tous ou au milieu d’une ville évacuée.
imagoDei vous propose de redécouvrir, en cette fin d’année, cette série de méditations pour marquer la période de l’Avent.
Note : ces méditations datent de décembre 2020.
Une médiation de l’Avent comme une apologie de l’attente et du temps.
Lire aussi : Méditation de l’Avent : Je veux voir (2/4)
Ah ! Il y a eu en si peu de temps, tant de çà et là, d’aléas. Tous avons tangué entre la patience raisonnée et l’impatience face aux surprises de ces premières mondiales. Une attente confinée, à n’attendre que la liberté — marcher, respirer, regarder le paysage défiler.
L’attente fut effrayante. Mais de quoi avons-nous manqué ?
L’attente fut angoissante. Mais de quoi avons-nous peur ?
L’attente fut désespérante. Mais en quoi est-ce que j’espère ?
– C’est juste tout avoir maintenant. Simplement. C’est tout ce qu’on veut, juste ça.
– Et cette liberté de tout avoir maintenant, sans attendre, n’aurait-elle pas atténué le goût de l’attente ?
– Le goût de l’attente ? Tu me parles d’une chose que je ne vois pas.
Et cette chose, pourtant, elle est là, toujours accessible. Je peux choisir de l’inviter ou d’ignorer sa présence. Quand elle est là, mes muscles se contractent, un sourire éclaire mon visage, je trépigne, j’imagine, j’espère. Elle rayonne. Elle est contagieuse. Elle rejoint les autres et les encourage, elle se change en parole et elle réconforte, elle se chante en chanson et elle fait danser, elle nous rend heureux et nous fait méditer.
Contre elle, pas de mesure barrière, on ne créera jamais un vaccin, d’ailleurs elle se répand sans contact physique : il suffit d’une pensée, d’un souvenir, d’une vérité, d’une louange, d’une prière.
Elle s’offre aux autres, à l’Autre, et — miracle ! — sa quantité augmente à force de partage. C’est un présent chargé d’une présence.
L’attente rend les émotions plus intenses, comme — « enfin ! »
La surprise du cadeau qui ajoute une valeur au cadeau lui-même.
Ce goût de l’attente, c’est la joie.
L’attente est effrayante, mais la joie lui résiste.
Et parfois angoissante, mais la joie la dévoie.
L’attente est désespérante, mais la joie nous fait voir au-delà.
Au-delà des circonstances désespérées,
Au-delà de tout, où les cieux sont ouverts,
Au-delà, le cœur bien disposé,
Joie des anges qui chantaient naguère :
« Gloire soit à Dieu dans les lieux très-hauts, que la paix soit sur la terre et la bonne volonté dans les hommes ! » (Luc 2:14)
Bonne volonté, le cœur bien disposé, c’est le cœur d’une épouse qui attend son bien-aimé : le Christ-présent, puissance emmaillotée
La joie a éclaté. C’est le goût de l’attente qu’on remplit de beauté. La passion vertueuse qui donne à espérer. Le temps n’est plus rempli, il ne me presse plus. Et je peux oublier ce que je n’ai pas eu, oser ouvrir mon cœur au Dieu inattendu.
L’Avent, présent, se réjouit.
Méditation de Elsie Pomier et Christel Lamère Ngnambi, écrite en 2020.
Lire aussi : Méditation de l’Avent : 525 600 minutes, une année gâchée ? (4/4)
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