Identitas, c’est le terme latin qui a donné naissance au français identité. Jusque là, rien de bien surprenant. Ce qui est curieux, en revanche, c’est de creuser l’origine de l’origine et de voir ce qu’il se cache derrière l’étymologie latine.
Identitas n’était pas un mot courant dans la langue de Jules César. Si nos ancêtres les Romains avaient probablement aussi des questionnements existentiels, ils ne les formulaient pas en termes d’identité — ce concept dont les sciences humaines modernes habillent tous les discours actuels. Mais ce n’est pas non plus la psychologie qui l’a créé, non : il est entré dans notre langage via le latin ecclésiastique, c’est-à-dire, via la langue du clergé.
Ce sont des théologiens et penseurs d’Église qui ont conceptualisé l’identitas afin de désigner la qualité de ce qu’est une chose, et de ce qu’est une personne. Pourquoi ? Parce que la spiritualité chrétienne en parlait déjà, à sa manière, par exemple en soulignant l’importance et l’unicité de chaque être humain. Bref, ce que notre étude de mot laisse entendre, c’est que identitas revêt une dimension éminemment spirituelle.
Les articles, podcasts et interviews de ce numéro en tirent les fils et tissent une réflexion sur l’identité par le prisme du vêtement. Le vêtement, cette seconde peau qui en dit long sur qui nous sommes et comment nous nous donnons à voir.
Ouvrons nos placards ! Observons nos parures !
Que portons-nous ?
Qu’est-ce que cela vient-il dire sur nous ?
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